"Their only power was moral": The Injured Workers' Movement in Toronto, 1970–1985 Journal Articles uri icon

  •  
  • Overview
  •  
  • Research
  •  
  • Identity
  •  
  • Additional Document Info
  •  
  • View All
  •  

abstract

  • Dans les années 1960, les travailleurs blessés vivaient privément, dans l'intimité de leur foyer, la douleur et la souffrance de leurs blessures. Ils protestaient auprès de la Commission des accidents du travail (CAT) lorsqu'on leur refusait leurs réclamations, lorsque le montant de leur indemnité était en-deçà de celui auquel ils s'estimaient admissibles ou lorsqu'on réduisait leur prestation d'invalidité permanente ou y mettait fin. Mais il s'agissait dans l'immense majorité des cas d'actes de résistance individuels. La transformation de la résistance individuelle en une protestation collective à grande échelle s'est articulée sur la construction d'un mouvement social de la classe ouvrière, le noyau essentiel en étant la communauté immigrante d'origine italienne du Toronto de l'après-Deuxième Guerre mondiale. Un mouvement social racialisé et hautement genré, l'Injured Workers' Movement (IWM) a gagné en force dans les années 1970 et au début des années 1980 en réaction aux tentatives de la CAT, du gouvernement progressiste conservateur et des employeurs d'éliminer les pensions à vie pour les travailleurs ayant une incapacité permanente. Ce faisant, la CAT franchissait un pas décisif dans la transformation de l'indemnisation des accidents du travail de l'Ontario en un programme d'assistance sociale plutôt qu'en un programme d'assurance sociale fondé sur le travail. Durant ce moment historique, l'IWM a réussi, ne serait-ce que temporairement, à freiner les forces sociales, économiques et politiques grandissantes du néo-libéralisme.

publication date

  • May 2008