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Introduction Peu d’études ont évalué les habitudes de consommation de substances chez les adolescents canadiens. Cette étude transversale porte sur les catégories de consommation de substances chez les élèves du secondaire au Canada et leurs associations avec l’anxiété et la dépression.
Méthodologie Cette étude repose sur des données de l’année 6 (2017-2018) de l’étude COMPASS. Les élèves (n = 51 767) ont fait état de leur consommation de substances (alcool, cannabis, cigarettes et cigarettes électroniques) et de leurs symptômes d’anxiété et de dépression. Nous avons utilisé une analyse par classes latentes pour créer les catégories de consommation de substances et une analyse de régression logistique multinomiale pour examiner la manière dont l’anxiété et la dépression étaient associées à l’appartenance à une catégorie.
Résultats Dans l’ensemble, 40 % des élèves ont indiqué souffrir d’anxiété ou de dépression (50 % des filles et 29 % des garçons) et 60 % des élèves ont fait état d’une consommation de substances (60 % des filles et 61 % des garçons). Nous avons établi trois catégories de consommation de substances : la polyconsommation, la double consommation et la non-consommation. Les plus susceptibles d’appartenir à la catégorie de polyconsommation plutôt qu’à la catégorie de non-consommation étaient les filles souffrant à la fois d’anxiété et de dépression (rapport de cote [RC] = 4,09; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 3,59 à 4,65]), suivies des filles souffrant de dépression uniquement (RC = 2,65; IC à 95 % : 2,31 à 3,04) et des garçons souffrant à la fois d’anxiété et de dépression (RC = 2,48; IC à 95 % : 2,19 à 2,80). La symptomatologie a également été associée à l’appartenance à la catégorie de double consommation, sauf pour les garçons souffrant d’anxiété uniquement (RC = 1,13; IC à 95 % : 0,94 à 1,37).
Conclusion Les élèves du secondaire au Canada s’adonnent à une double consommation et à une polyconsommation de substances, et on a pu associer l’anxiété et la dépression à ces types de consommation. Les filles affichent une prévalence plus élevée d’anxiété et de dépression et devraient, de ce fait, constituer une priorité en matière de programmation en santé mentale.