abstract
-
Introduction Les personnes d’origine sud-asiatique présentent un risque supérieur à la moyenne de développer un diabète de type 2. Nous avons vérifié l’efficacité de CANRISK, un outil d’évaluation du risque de diabète, en examinant sa sensibilité et sa spécificité en fonction de deux seuils de cotation différents prédéfinis et en comparant les participants de 40 ans et plus et ceux de moins de 40 ans. Nous avons examiné la valeur prédictive d’un modèle fondé sur les variables de CANRISK en comparant des seuils ethnospécifiques de l’indice de masse corporelle (IMC) et du tour de taille (TT) avec les seuils originaux d’IMC et de TT, afin de voir l'on pouvait améliorer cette valeur prédictive au sein de cette population.
Méthodologie On a recruté, dans diverses communautés et divers centres de santé de sept provinces, des Canadiens d’origine sud-asiatique âgés de 18 à 78 ans dont l’état diabétique était inconnu. On a recueilli les données de CANRISK puis réalisé une épreuve d’hyperglycémie provoquée par voie orale. On a procédé à une analyse descriptive, à une régression logistique incluant des seuils ethnospécifiques d’IMC et de TT et à des analyses de sensibilité et de spécificité.
Résultats On a recruté 832 participants (dont 584 de moins de 40 ans). Sur l'ensemble de l'échantillon, les modèles de régression logistique fondés sur les données de CANRISK ont prédit la dysglycémie de manière efficace (aire sous la courbe [ASC] de 0,80). En revanche, en utilisant différents seuils d’IMC et de TT avec l’algorithme de cotation, la valeur prédictive fondée sur l’ASC ne s’est pas améliorée. La sensibilité et la spécificité de CANRISK avec le seuil prédéterminé « risque élevé » original à 33 points étaient de respectivement 93 % et 35 % chez les 40 ans ou plus et de respectivement 33 % et 92 % chez les moins de 40 ans. L’utilisation du seuil prédéterminé « risque modéré » à 21 points a permis d’améliorer la sensibilité à 77 % et la spécificité à 53 % au sein du groupe d’âge plus jeune.
Conclusion Le questionnaire actuel CANRISK est un outil d’évaluation du risque adéquat pour la dysglycémie chez les Canadiens d’origine sud-asiatique âgés de 40 ans et plus, mais il ne fonctionne pas aussi bien pour les moins de 40 ans. Utiliser un seuil plus faible à 21 points est pertinent chez les plus jeunes afin de diminuer les faux négatifs. Les seuils d’IMC et de TT fondés sur l’origine ethnique n’ont pas permis d’améliorer la valeur prédictive de l’algorithme de cotation de CANRISK que mesure l’ASC.