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Introduction Les campus universitaires et collégiaux sont sans doute les derniers milieux au sein desquels il est possible d’aborder de façon globale la question de la santé d’une grande proportion de la population de jeunes adultes. Il est important que les promoteurs de la santé saisissent en quoi consistent les difficultés collectives auxquelles font face les étudiants et qu’ils comprennent mieux les modèles plus larges de comportements liés au mode de vie qui se manifestent au cours de cette période de la vie. L’objectif de notre étude a été de déterminer des catégories de comportements à risque pour la santé modifiables et d’étudier la relation entre ces catégories et divers paramètres relevant de la santé mentale au sein d’un vaste échantillon d’étudiants universitaires canadiens.
Méthodologie Des étudiants de premier cycle (n = 837, âge moyen = 21 ans) de l’Université de Toronto ont répondu à l’enquête National College Health Assessment (NCHA) (évaluation nationale de la santé dans les collèges) qui comprend environ 300 éléments, dont des évaluations de l’état de santé, de la santé mentale et des comportements à risque pour la santé des étudiants. Nous avons réalisé une analyse des classes latentes pour relever des profils en fonction de huit comportements à risque pour la santé connus (consommation de marijuana, consommation d'autres drogues illégales, rapports sexuels à risque, tabagisme, excès occasionnel d’alcool, mauvaise alimentation, inactivité physique, manque de sommeil).
Résultats Nous avons obtenu un modèle à trois catégories axé sur les profils de comportement des étudiants : étudiants « typiques », « à risque élevé » et « relativement en bonne santé ». Nos résultats ont par ailleurs montré que les étudiants à risque élevé ont déclaré souffrir d’un niveau de stress considérablement plus élevé que celui des étudiants typiques (χ2 [1671] = 7,26; p < 0,01).
Conclusion Les étudiants les plus susceptibles d’adopter de multiples comportements à risque pour la santé ont fait état d’une moins bonne santé mentale, particulièrement en ce qui concerne le stress. Bien que l’on doive interpréter ces conclusions avec prudence en raison du taux de réponse de 28 %, celles-ci suggèrent néanmoins que l’on pourrait envisager des interventions ciblées auprès de groupes d’étudiants ayant des profils similaires de multiples comportements à risque pour la santé.